Bilan carbone : quels matériaux de construction choisir pour limiter son empreinte environnementale ?

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Le secteur du bâtiment est responsable d’environ 25 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Or, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’impact sur l’environnement d’une construction n’est pas uniquement lié à ses consommations pendant son exploitation. Plus de la moitié des émissions carbone d’un ouvrage provient de sa construction et de sa démolition. Découvrez les matériaux de construction à privilégier pour limiter l’impact carbone de vos opérations immobilières. 

La RE 2020 : un environnement réglementaire favorable aux matériaux « bas carbone »

Si la réglementation thermique 2012 (RT 2012) a changé de dénomination pour devenir une réglementation environnementale (RE 2020), c’est pour démontrer une volonté du gouvernement d’étudier les constructions dans leur globalité

Devenue incontournable (et obligatoire) dans le secteur du logement neuf, la RE 2020 exige non seulement une performance énergétique élevée, mais aussi une étude approfondie de l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment

L’indicateur « Ic construction » s’intéresse notamment à l’impact carbone lié au chantier et à la composition du bâti. La nature et la provenance des matériaux, leur technique de mise en œuvre et toutes les initiatives de la maîtrise d’ouvrage pour réduire son empreinte écologique entrent en ligne de compte.  

Pour construire un bâtiment respectant la RE 2020, il n’est donc plus suffisant de concevoir des ouvrages « basse consommation ». Il faut désormais réfléchir à de nouvelles manières de bâtir.

Les matériaux de construction à privilégier pour limiter le bilan carbone

Les modes constructifs « bas carbone »

Pour agir significativement sur l’empreinte carbone d’une construction,  la première réflexion à mener concerne son mode constructif (sa structure). 

Le bois est l’une des alternatives les plus durables (à condition de choisir des filières de production responsables). Il est utilisé depuis des années comme élément structurant dans le bâtiment et se prête parfaitement à des constructions de plusieurs étages. Son mode d’assemblage « sec » réduit considérablement les consommations d’eau sur les chantiers.

Le béton dit « bas carbone » ou décarboné constitue également une bonne alternative au béton traditionnel. Grâce à une modification de la formulation du ciment (principal responsable du mauvais bilan carbone du béton), il peut atteindre une réduction des émissions de GES de l’ordre de 30 à 70 %. 

Les matériaux biosourcés

Les matériaux biosourcés trouvent leur origine dans le vivant. Ils sont donc, par essence, renouvelables et évitent de puiser dans les ressources fossiles et minérales.

Si l’application la plus courante des matériaux biosourcés reste l’isolation thermique (paille, chanvre, liège), ils trouvent en réalité leur place dans bien d’autres usages. Le bois est par exemple l’un des matériaux les plus polyvalents : structure porteuse, charpente, bardage en façade, menuiserie intérieure ou extérieure, ameublement, combustible de chauffage, etc… 

Il est également possible d’intégrer des granulats de liège dans la composition de chapes isolantes ou de chanvre dans la composition de blocs de béton. Les possibilités se diversifient et se démocratisent.

Attention, tous les matériaux de construction biosourcés ne sont pas équivalents en termes de bilan carbone. Certains d’entre eux sont soumis à un processus de transformation important avant d’acquérir les propriétés indispensables à leur usage. D’autres sont peu disponibles sur le territoire français et doivent être importés (cas du liège par exemple).

Les matériaux issus du recyclage ou du réemploi

Le domaine du bâtiment est responsable de la production de milliers de tonnes de déchets chaque année. Réduire le bilan carbone d’une nouvelle construction peut consister à utiliser des ressources déjà produites comme matière première. Les matériaux de construction issus du recyclage ou du réemploi constituent une piste sérieuse à envisager.

La ouate de cellulose, utilisée comme isolant thermique, est par exemple issue de journaux recyclés. Les textiles usagés, les granulats de béton, l’acier, l’aluminium ou le bois peuvent également être récupérés pour être transformés.

Autre démarche moins répandue : le réemploi. Des filières de récupération se spécialisent dans la collecte d’équipements et de matériaux de « seconde main » : menuiseries intérieures, dalles de revêtements de sol, luminaires ou cloisonnement amovibles. Ces éléments sont issus de travaux de rénovation ou de démolition.

Une telle alternative est cependant difficile à mettre en œuvre au cœur de programmes de logements neufs en raison du caractère aléatoire de la disponibilité des ressources. Elle peut en revanche être envisagée pour l’aménagement d’espaces bien particuliers comme les parties communes d’un immeuble. Le réemploi exige également d’être accompagné d’architectes sensibles à cette démarche car il modifie quelque peu la manière d’appréhender les études de faisabilité

Autres leviers d’actions pour limiter le bilan carbone des opérations immobilières

Le choix de matériaux éco-responsables doit s’inscrire dans une démarche globale de réduction de l’impact carbone de la construction, sur l’ensemble de son cycle de vie. D’autres leviers d’action sont à envisager pour tendre vers une neutralité carbone des ouvrages : 

  • L’éco-conception des bâtiments neufs (ou architecture verte). Il s’agit d’imaginer des constructions en cohérence avec leur environnement direct. La résilience climatique et les performances intrinsèques du bâti sont alors essentielles.
  • Une réduction significative des consommations d’énergie primaire en phase d’exploitation des bâtiments : mode de chauffage adapté, isolation thermique performante, protections solaires efficaces, contrôle et programmation des équipements.
  • L’utilisation d’une source d’énergie renouvelable dans les opérations de construction neuve : énergie solaire, géothermie, air extérieur.
  • L’étude de la déconstruction du bâtiment en fin de vie : étudier la possibilité de recycler les matériaux choisis, privilégier la démontabilité à la démolition, envisager des aménagements modulables.

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