Lancé en 2004, le programme national de rénovation urbaine (PNRU) est un dispositif qui a permis de financer la réhabilitation et requalification de plusieurs quartiers dits sensibles. À travers une politique basée sur le principe de géographie prioritaire, le PNRU s’est achevé en 2020 après avoir financé la construction et la rénovation de nouveaux espaces publics et d’habitations (y compris de logements sociaux). Plus de dix ans après sa mise en application, découvrez les premiers bilans et perspectives du programme national de renouvellement urbain.
Qu’est-ce que le PNRU ?
Définition et objectifs du Plan national de rénovation urbaine
Le PNRU trouve son origine dans la loi du 1er août 2003 d’orientation et de programmation pour la ville et la rénovation urbaine. Lancé en 2004, ce programme avait pour principale ambition de transformer et désenclaver les quartiers les plus fragiles du territoire national, en favorisant la mixité sociale et le développement durable des villes.
Il s’agit d’une action publique massive encourageant (via des subventions financières) les porteurs de projets et les acteurs publics locaux à proposer des solutions concrètes pour lutter contre la ségrégation géographique et la crise du logement :
- diversification de l’offre de logements ;
- amélioration de la qualité des habitations existantes (réhabilitation, rénovation énergétique) pour un meilleur confort de vie et une attractivité renforcée ;
- construction d’aménagements urbains et d’équipements publics manquants ou plus modernes ;
- désenclavement des quartiers urbains en favorisant leur ouverture sur les agglomérations (accès, transports).
Initialement prévu pour être déployé sur cinq ans, le PNRU s’est finalement achevé en 2020, soit plus de quinze ans après son lancement. L’ANRU (agence nationale pour la rénovation urbaine) est l’organisation publique créée spécifiquement pour organiser sa mise en application.
Les porteurs de projet (promoteurs immobiliers, bailleurs sociaux, collectivités locales) ont été invités à imaginer des solutions répondant à ce besoin de transformation et de cohésion sociale, y compris en phase de réalisation. Les travaux entrepris devaient par exemple permettre l’insertion professionnelle d’habitants du quartier concerné.
Quelles sont les zones ANRU ?
Via le plan national de rénovation urbaine, l’ANRU apportait un soutien financier aux projets de développement urbain situés dans 600 quartiers classés à l’époque en « zone urbaine sensible » (ZUS). Il s’agit de quartiers considérés comme fragiles, présentant des difficultés socio-économiques majeures et une forte concentration d’habitats de faible qualité. Parmi eux, 215 quartiers étaient classés comme prioritaires. Ils ont d’ailleurs bénéficié d’une grande majorité des subventions.
Les transformations profondes financées en partie par le PNRU visaient à améliorer les conditions de vie des habitants et à recréer de nouveaux quartiers, plus attractifs. Le but était également de « séduire » une population plus aisée et ainsi d’apporter la mixité sociale manquant à ces espaces enclavés.
PNRU : quel bilan sur l’offre de logements ?
En décembre 2022, le conseil d’administration de l’ANRU a rendu public un premier bilan quantitatif du PNRU. Un premier constat souligne l’importance de l’effet levier du dispositif sur les investissements financiers complémentaires. Au total, ce sont en effet près de 48 milliards d’euros qui ont été investis pour financer les différentes opérations de démolition, construction et réhabilitation (dont 11,2 milliards d’euros de financement PNRU).
En ce qui concerne la répartition des opérations de rénovation urbaine, le PNRU a permis de restructurer 546 quartiers, représentant 4 millions d’habitants. Environ 164 000 logements ont été démolis, dont la quasi-totalité était intégrée à de grands ensembles d’immeubles construits dans les années 60 et 70 (source : ANRU) . La démolition de ces ensembles immobiliers parfois très hauts (plus de 10 étages) a grandement contribué à métamorphoser le visage de certains quartiers.
L’offre de logements s’est véritablement vue améliorée et diversifiée avec plus de 142 000 logements neufs reconstruits, 408 500 logements réhabilités et plus de 385 000 habitations « résidentialisées », favorisant ainsi plus de mixité sociale (source : ANRU).
En termes de qualité de vie et de confort, les enquêtes menées dans les localités concernées ont plébiscité le PNRU, tant auprès des citoyens que des collectivités locales qui constatent un réel changement du paysage urbain. La construction de plus de 2 300 nouveaux équipements publics (parcs, écoles, bibliothèques, etc…) a également grandement contribué à l’amélioration du cadre de vie des habitants.
Le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) : vers une poursuite du dispositif
Après un bilan globalement favorable, le PNRU a enclenché une dynamique de transformation majeure et positive du paysage urbain. Il a toutefois mis en évidence quelques points d’amélioration possibles comme l’implication plus poussée des habitants dans la conception des projets ou la prise en compte de critères d’attractivité plus larges pour un quartier (emploi, transition écologique, présence de commerces).
Afin de soutenir les efforts entamés tout en intégrant ces pistes d’amélioration, le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) poursuit les actions de développement du PNRU depuis 2014. Prévu pour agir jusqu’en 2030, ce nouveau programme prévoit de restructurer 480 quartiers, dont 85 % étaient déjà concernés par le PNRU.
Parmi les changements de ce nouveau dispositif :
- la place centrale désormais accordée aux habitants à travers la création de conseils citoyens ;
- la prise en considération de l’attractivité économique des zones urbaines ;
- le désenclavement des quartiers grâce à une offre de transports plus adaptée.
Les grands projets phares du PNRU tels que les démolitions d’immeubles HLM ou le renforcement de l’offre de logements restent un axe de travail privilégié du NPNRU. Une bonne nouvelle pour les promoteurs immobiliers qui conservent un rôle essentiel et moteur dans la transformation du paysage urbain.
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