Tout comme l’acquisition d’un terrain à bâtir, l’obtention du permis de construire est une étape indispensable à la concrétisation d’un projet immobilier. Pourtant, cette « formalité » administrative n’en est pas toujours une et le refus de permis reste une possibilité à envisager. Découvrez les recours possibles en cas de refus de permis de construire et comment (bien) réagir si cette situation se présente.
Les principaux motifs de refus de permis de construire
Les motifs de refus de permis peuvent être variés. Quelle que soit la raison du rejet de votre demande, sachez qu’elle doit vous être notifiée par écrit pendant le délai d’instruction, et qu’elle doit être motivée. Cela signifie que la mairie doit vous communiquer la raison exacte de sa décision. Par exemple, en cas de non-respect du PLU, vous devez connaître la (ou les) règle(s) d’urbanisme concernée(s) pour vous permettre d’y remédier.
Voici quelques exemples de motifs courants de refus de permis de construire :
- le non-respect du PLU : mauvaise implantation de la construction, dimensions maximales non respectées, architecture peu harmonieuse avec son environnement, accès et abords non sécuritaires ;
- une conception en désaccord avec les préconisations du plan de prévention des risques (PPR) : zone sismique, inondable, risques d’incendie ;
- le non-respect de la réglementation environnementale en vigueur (RE 2020) ;
- un avis défavorable des architectes des bâtiments de France (ABF) dans un secteur particulier ;
- l’incohérence générale du dossier ou des documents manquants ;
- un risque de trouble pour le voisinage important ;
- un désaccord sur l’emplacement des limites de propriété.
La notification de refus qui vous est adressée doit également vous informer des voies et délais de recours possibles. Si, en théorie, il existe effectivement des voies de recours pour contester une décision de refus, il est en réalité plutôt rare d’obtenir gain de cause sans opérer des modifications de projet.
Prenez alors le temps d’analyser de comprendre les justifications de votre mairie avant d’engager votre recours. Sachez qu’avant toute action « officielle », il est toujours possible de contacter les services d’urbanisme de votre commune pour obtenir plus de détails sur les raisons de son refus et la meilleure manière d’y remédier.
Refus de permis de construire : les recours possibles
Le recours gracieux
Si, après étude de votre notification de rejet, vous estimez que votre projet est conforme aux règles en vigueur, il est possible d’engager un recours gracieux. Il s’agit en réalité d’une démarche amiable pour demander (par écrit) à la mairie de revoir sa position.
Vous devez alors rédiger un courrier expliquant le bien-fondé de votre recours. Votre demande doit être appuyée par des preuves (copies des règlements, plan de bornage, rapports de bureaux d’études, etc…) et adressée par lettre recommandée avec accusé de réception dans les deux mois qui suivent votre notification de refus.
La mairie dispose alors de deux mois pour vous faire connaître sa nouvelle décision. Ici, deux possibilités existent :
- l’annulation du refus après étude de vos arguments, avec un arrêté d’autorisation de la construction ;
- le rejet explicite ou tacite de votre demande de recours (l’absence de réponse dans les délais légaux vaut décision implicite de rejet).
Le recours contentieux
En fonction des motifs de refus invoqués, ou après le rejet de votre recours gracieux, vous pouvez former un recours contentieux et saisir le tribunal administratif compétent. Le juge administratif étudie votre projet au regard des différentes réglementations d’urbanisme en vigueur dans votre secteur.
Le recours contentieux peut être formé dans les deux mois qui suivent la notification de refus initiale ou dans les deux mois qui suivent le rejet de votre recours gracieux.
Attention, ce mode de recours peut être long et engager des coûts, sans garantie de succès. Soyez donc certains du bien-fondé de votre demande et de la pertinence de vos arguments avant d’engager une telle procédure.
Le dépôt d’une nouvelle demande de permis
Compte tenu des délais de réponse possibles dans le cas d’un recours gracieux (sans garantie de succès), il est parfois préférable « d’accepter » le refus de permis et de déposer une nouvelle demande après rectification des points bloquants.
Bien sûr, cette solution n’est envisageable que si les motifs du refus initial peuvent être intégrés à votre projet, et si vous êtes prêt à modifier la conception de votre opération dans ce sens. Cette alternative vous évite une procédure et peut constituer un compromis acceptable dans l’objectif de faire avancer votre projet.
Si les modifications à opérer sont mineures (et en fonction des mairies) il peut être possible de demander la révision de votre dossier après sa rectification au cours d’un recours gracieux. Dans tous les cas, n’hésitez pas à engager une discussion amiable avec votre commune pour perdre le moins de temps possible.
Comment éviter un refus de permis de construire ?
Un refus de permis peut causer d’importants retards dans la concrétisation d’une opération immobilière. Ces retards entraînent à leur tour des pertes financières parfois conséquentes. Les délais d’instructions étant déjà assez longs, il est préférable de mettre toutes les chances de votre côté avant la demande de permis de construire pour éviter d’essuyer un refus. Voici quelques conseils :
- Procédez à une étude approfondie du PLU et de toutes les règles environnementales qui pourraient s’appliquer à votre parcelle. Les refus dûs au non-respect d’une règle d’urbanisme peuvent largement être évités.
- Soignez le montage de votre dossier, plus particulièrement les pièces graphiques. Insérez des vues 3D « vendeuses » et portez une attention particulière à l’insertion graphique. C’est un élément auquel les mairies sont très sensibles.
- Rencontrez les services de l’urbanisme avant de déposer votre demande de permis pour exposer vos intentions. Cette démarche permet de vous présenter, d’engager une discussion et démontre votre volonté d’impliquer toutes les parties prenantes dans la conception de l’opération.
Buildrz vous permet de connaître en quelques clics toutes les exigences réglementaires liées à votre parcelle. Ces informations sont intégrées à l’application pour vous proposer des scénarios de construction conformes et optimisés selon vos critères de rentabilité. Un gain de temps précieux pour vous concentrer sur la conception architecturale de vos opérations. Pour découvrir toutes les fonctionnalités de notre application, n’hésitez pas à télécharger notre plaquette ou à demander votre démonstration !